Parce qu'il faut bien admettre que ces lieux de rencontres, qui favorisent les échanges ( plus ou moins musclés et /ou microbiens et/ou odorants ), nous ramènent à l'insoutenable fragilité de l'être. Il n'est pas téméraire mais suicidaire d'oser les tongs aux heures de pointes par exemple ( oui-oui, comme chaque été, notre orteil a encore tâté de la pointe d'un sabot, on aurait bien voulu ramener un scalp supplémentaire à la maison mais la coupable ne s'est pas dénoncée et on pouvait difficilement attaquer tout le wagon ).
Et puis la destinée des usagers n'est décryptable sur aucun plan ( ni ratp, ni astral, au-cun ) et il n'est pas né, le génie de la com qui se risquera à nous rembourser notre pass Navigo en cas de ponctualité indéfectible en dépit des trop nombreuses régulations de trafic, avaries de signalisations, personnes sur les voies et autres voyageurs malades.
Prends la grève d'hier par exemple, certains ont pris 24h d'avance pour paniquer : "Ralalallala ça va être une de ces merdes !" Au lieu de prédire à notre tour l'apocalypse, on s'est mis en mode philosophe ( râler avec la meute n'a aucune saveur ) : "meuh non, il faudra juste se lever un peu plus tôt".
Aussitôt dit aussitôt fait. Hier matin, le réveil sonne un quart d'heure plus tôt ( on a fait ce qu'on a pu ). Bon. On s'est retrouvé avec 20 minutes de retard sur l'horaire habituel ( cherchez l'erreur) mais une fois sous terre....ô miracle, un métro....vide. Puis un RER...vide lui aussi et enfin, le tram : quasi désert.
Ce quart d'heure d'avance, regagné on ne sait trop comment, nous a ramené à ce fameux jeudi noir. C'était le mois dernier. Il était 8h15 quand le sociopathe du RER A a décidé de frapper.
Un coup sournois sur la sonnette d'alarme et notre matinée, commencée dans la douleur ( résultat d' une nuit trop courte mais vu qu'on a 10 ans de sommeil à rattraper on n'a pas fini de souffrir au réveil ), a viré au cauchemar : 30 minutes pour parcourir la distance Auber - la Défense. On est sortie de là, suintante de rage, en nage et en retard.
Tout ça pour dire : avec les transports en commun, ne t'attend à rien, prépare-toi à tout.
Ca ne veut rien dire ? Hé bien justement !
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