Dans les boites de nuit traditionnelles, on se dispute l'espace face aux miroirs ou les quelques mètres carrés du petit podium.
Dans le Métro, le coin VIP se trouve au niveau de la barre centrale. Tout le monde veut y mettre la main. Et une fois qu'on la tient, chacun y va de sa petite danse de la victoire : des chorégraphies avec, en général, de nombreuses variations sado-maso (certains agrippent la barre à s'en faire saillir les veines), mais on assiste aussi à des solos scatos : après tout, pourquoi résister à cette envie irrépressible qui te pousse à extraire des matières plus ou moins gluantes de ton corps (nez, oreilles et ...autre) pour les déposer ensuite généreusement sur la barre de toutes les convoitises ?
Depuis qu'elle s'est dotée d'une petite lumière bleue funky, l'ambiance est devenue encore plus festive !
Quand la musique est bonne
Ce soir, la playlist est apparemment parfaite :
Pendu à la fameuse barre, un petit jeune se trémousse, avec des ondulations du torse et des mouvements de bassin appuyés (Elvis Presley, sors de ce corps !). Pour éviter de postillonner sur mes vis-à vis en me couvrant le menton de morve (ça peut m'arriver quand j'explose de rire), je me mords le bord de la lèvre. Oui, juste le bord parce que si tu te prends toute la lèvre, tu ressembles à un lapin, or, c'est bien connu, les lapins ont une espérance de vie faiblissime dans le métro- à force de se faire pincer très fort, tu sais. En même temps, si tu te mords la lèvre supérieure, tu te rapproches physiquement du phacochère. A ce propos, d'après toi... si je me mettais à chanter Hakunamatata à pleins poumons, là, tout de suite maintenant, est-ce-que le petit jeune joindrait sa voix à la mienne sur ce " chant fantastiiiiique" ? Je sais bien qu'il a du David Guetta dans son I-Pod, mais il branle de la tête tel un Bourriquet épileptique (par quel miracle ses écouteurs tiennent-ils en place, au fait ?) alors j'imagine que la musique ne peut arriver au cerveau que sous forme de bouillie sonore.En tout cas... sa place, au petit jeune était plus sur une scène internationale que sur notre vulgaire dance floor souterrain.
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