Un mal pour un bien car autrement, sa douloureuse agonie nous aurait rendu sourds.
Après les monceaux de cadeaux déposés à ses pieds, tels des offrandes à un dieu païen, le sapin, totem des fêtes de fin d'année, a quitté la chaleur des foyers grisés par l'esprit de Noël pour finir… dans le caniveau.
Au milieu d'immondices. Dans l'indifférence et la solitude. Leurs sacs mortuaires dorés n'atténuent en rien la laideur de cette fin ignominieuse. Est-ce ainsi que l'on traite "son-beau-sapin-roi-des-forêts" ?
Je demande une minute de silence pour tous les sapins tombés sur le champ de bataille de la consommation. Avant qu'ils n'aillent rejoindre dans l'oubli les 365 jours de 2013, regarde-les bien une dernière fois. Oublie les vers et la putréfaction et rappelle-toi qu'ils ont été désirés, convoités, choyés et admirés avant de finir dans la pisse, la grisaille et l'odeur des pots d'échappement.
Attention, les images qui vont suivre peuvent heurter les plus sensibles.
La dépouille n° 1 a perdu une grande quantité d'épines dans ce cul-de-sac
Des sapins jumeaux, abandonnés à la naissance
Victimes n° 3 et 4. Le ruban moiré ou encore les noeuds rouges entraperçus à travers le plastique sont autant de vestiges de leur gloire d'antan.
Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leur crime
Le sapin n°6 a été défenestré. Moche
La victime n°7 respirait encore lorsqu'une voiture lui a tranché la cime
Un sapin, deux poubelles, trois possibilités
Des sacs "glitter" 100% biodégradables et compostables, ultime parure du Roi de la forêt déchu.
Quand on dit de quelqu'un qu'il "sent le sapin", ce n'est pas tant qu'il va "bientôt" passer l'arme à gauche, c'est surtout qu'il risque de connaître une mort violente et finir au fond d'une ruelle ou dans une poubelle.
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