Au terme de cette palpitante aventure, retransmise sur NT1, nous en venons à la triste conclusion qu' Adriano, ce golden boy espagnol façon-façon, c'est de l'arnaque ! De la carotte en botte !
Pour commencer, notre homme ne s'appelle pas Adriano.
Il aura fallu 8 émissions pour qu'éclate la supercherie. Lundi soir, lors du dernier épisode, la mère du célibataire l'appelle distinctement Adrien. À deux reprises.
Elle se loupe une troisième fois, en mode mère-indigne-mais-comment-qu'y-s'appelle-mon-bâtard, mais à la fin d' "Adrien" elle ajoute in extremis un "no" très appuyé, offrant à nos oreilles abasourdies un prénom binational de derrière les fagots : Adrien-no.
Lolons en coeur.
Il n'y a pas de honte à s'appeler Adrien, c'est juste nettement plus quelconque qu'Adriano. Bah ouais et ça, la prod et le jeune célibataire l'ont bien compris. De même, ils ont perçu tout le potentiel érotique d'un prénom au "r" roulé avec fièvre et au "o" final, lourd de promesses sensouales.
D'où cette petite entorse à la réalité qui nous amène à nous interroger également sur l'origine du mystérieux accent du bellâtre. La mama d'Adrien qui est d'origine cubaine, n'en a aucun alors où a t-il chopé le sien, comment, pourquoi ? Est-ce que c'est contagieux ?
On se permet de demander parce qu'Adrien - qui n'a peur de rien et surtout pas de l'herpès - a laissé trainer sa bouche partout, avec une seule et noble motivation : " J'ai besoin de voir si ça peut marcher entre nous", "J'ai besoin de tester votre sincérité". Par conséquent, le bachelor - qui a donc de gros besoins, n'est-ce-pas ?- est allé pêcher des preuves d'amour au fond du gosier des prétendantes.
L'inspection sanitaire va certainement laisser passer la période d'incubation avant d'auditionner les candidates afin de vérifier si elles ont contracté, elles aussi, cet accent venu de nulle part.
Tu auras noté que Magalie, la gagnante de l'émission, n'était pas très chaude à l'idée de se faire frencher* ( comme diraient nos amis Québécois ) par l'Espagnol. Elle a d'ailleurs réussi à interdire l'accès de sa bouche à la langue chercheuse du bachelor jusqu'à la demi-finale ! Cependant, comme l'avait souligné si élégamment notre gentleman, les deux autres candidates avaient une langue pardon une longueurd'avance sur la Toulousaine alors la belle a fini par se soumettre.
En parlant de soumission, tu ne trouves pas qu'Adrien-Adriano-Whatever, a un petit quelque chose de Christian Grey - le héros tordu du roman pseudo érotique de E.L James ?
Il est autoritaire - voire dictatorial - dominant et sadique. Si si :
Quand on jette une fille - Livia, pour ne pas la citer - on ne fait pas durer le plaisir : l'ultime cérémonie de la rose s'est transformée en crampe la plus longue du monde. Après avoir mis en doute la sincérité d'une malheureuse prétendante et sa capacité à vivre "avec quelqu'un", on ne conclut pas par un "Je ne te choisis pas et j'espère que tu le comprends". Quand la demoiselle au bord de la syncope marmonne un "non" humilié, on ne lui demande pas avec un ton de maître d'école :" Non ? Vas-y, je t'écoute" parce que cette sortie, dans le monde des vieilles et aigries, ça appelle une ablation à vif des gonades.
En conclusion, ce gentleman célibataire était plus célibataire que gentleman : Adrien avait très faim, de papouilles et d'éloges - "Moi je veux savoir maintenant ce qui te plait chez moi"- mais pour lui, il s'agissait peut-être tout simplement de regonfler son amour-propre avant de s'envoler pour Singapour.
Car bien qu'il ait déclaré "chercher l'amour qui dure toujours", son histoire avec Magalie est déjà terminée.
Hé oui. Tout ça pour ça.
* Rouler une pelle
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