Elles ont passé tout l'hiver à guetter anxieusement le retour des beaux jours.
Qu'elles soient courtes, rondes, longues ou lourdes, elles en trépignaient d'impatience. Aujourd'hui, nos gambettes exultent : les Dieux de la Météo ont donné leur feu vert et le Festival de Cannes a pu ouvrir ses portes plus tôt que prévu. Ô gué, ô gué !
La chute du poil et de la toile
C'est un miracle de la nature, un spectacle de toute beauté, unanimement salué.
Les festivalières accueillent avec une jouissance extatique cette manifestation libératrice. Comme à chaque édition, les mots d'ordre sont prodigalité et diversité : en deux semaines, j'ai croisé des kilomètres et des kilomètres de peau nue en un véritable défilé de couleurs, allant du blanc vampirique au rouge écrevisse en passant par le gris, le miel et l'orange (on reconnait celles qui ont triché héhé).
N'oublions pas les bénéficiaires collatéraux de cet évènement. Je pense aux LBS (Lovers de bac-à-sable) et autres BJBT (Bolos un jour bolos toujours) qui attendent eux aussi cette période de l'année avec fièvre car le Festival de Cannes coïncide avec le coup d'envoi du Carnaval Hormonal. L'environnement sonore s'en trouve inévitablement saturé de "pssssst" et de "ma chérie" frénétiques mais rien ne peut gâcher l'esprit de fête.
Et c'est parti pour le show !
Le meilleur reste à venir car la parade va durer des semaines. Je te conseille d'ailleurs d'observer attentivement le style des festivalières : "parader" jambes nues est une exercice plus difficile qu'il n'y parait car beaucoup attendent le faux pas. Certaines citadines en mal de verdure s'imaginent "Dans les Alpes avec Annette" et optent pour une démarche de Terrienne (si tu as l'ouïe fine, tu entendras peut-être le sol trembler à leur approche). Celles qui ont les yeux plus gros que le ventre sont condamnées à la démarche Echassière : l'excès de centimètres les oblige à plier les genoux pour conserver un semblant de stabilité. Tu comprends donc que le choix de la pompe est crucial car de lui dépendra la gloire ou l'opprobre à venir.
Et c'est parti tout le monde est chaud !
Et certaines plus que d'autres. La semaine dernière, j'ai croisé une festivalière en mode "starlette en goguette". Ses jambes semblaient interminables mais l'illusion venait surtout de sa jupe, échappée tout droit d'un rayon enfants.
Sa montée des marches (escalators, ligne 3) a plongé mon oeil terrorisé au fin fond de son "doux écrin". Ca, tu vois, c'est typiquement le genre de "débordements sulfureux" qui entrent dans "l'esprit Croisette" : un sein qui fait coucou aux caméras, une porno girl qui agite son ticket de métro sur le tapis rouge : so festival. Les LBS et BJBT apprécieront.
Comme disait Meiway (ambianceur visionnaire), dans Voila string :
"Avant c'était cinéma payant, aujourd'hui c'est cinéma cadeau ".
Happy Festival !
PS : Tu n'as pas encore vu ma paire ? T'inquiète, c'est prévu : juste après un petit passage par la débroussailleuse.
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