Sur un vol long-courrier, tu préfères :
- Te retrouver coincée à côté du plus gros boulet que la terre ait jamais porté ?
ou
- Voyager dans le train d'atterrissage, bramer non-stop à cause des trous d'air et mourir asphyxiée ?
Si on lui avait laissé le choix, Julie ( Ludivine Sagnier ) aurait certainement choisi la seconde proposition.
Dans Amour et turbulences, la jeune femme va vivre un cauchemar strastosphérique.
C'est avec un sourire de ravi de la crèche qu'elle embarque sur le vol New York-Paris : Julie a toutes les raisons de se réjouir car elle vient d'être surclassée et elle va retrouver l'homme qu'elle doit épouser dans quelques jours.
Sa joie s'évapore lorsqu'elle s'aperçoit que son voisin de vol n'est autre qu'Antoine ( Nicolas Bedos ), son ex exécré.
Elle tente bien un "zip your face" ( en français : tu vas la fermer ta grande gueule ! ) mais le serial queutard n'en a cure car il a décidé de la reconquérir.
Pour le couple, séparé 3 ans plus tôt, ces 7 heures de vol vont être l'occasion de revivre leur histoire, du 7ème ciel au crash.
Lors de l'avant-première d'Amour et Turbulences, lundi soir, au cinéma Publicis, sur les Champs Elysées, le réalisateur Alexandre Castagnetti a confié avec émotion que ce film était "une première fois" pour beaucoup de membres de l'équipe : premier long-métrage en solo pour lui, premier grand rôle pour Nicolas Bedos, première comédie romantique pour Ludivine Sagnier, premier grand tournage pour le chef opérateur etc…
Il faut reconnaitre que pour une "première fois", le résultat est plutôt réussi. A-t-on atteint l'acmé de l'excitation génésique ?
Mmmm. On aurait souhaité voir évoluer une Julie moins mièvre, plus vindicative. Antoine aurait également pu se montrer plus ombrageux. Sa complaisance envers cette petite amie légèrement névrosée agace.
Tu comprendras cependant qu'on ne peut pas aller plus loin dans la critique de ce film.
C'est une comédie romantique quoi, non mais allô ? Tu me reçois ? On n'est pas les mieux placées pour en parler. On perdrait toute crédibilité si on se laissait aller à écrire : "C'était trop beau".
Si, au contraire, on balance un "C'était nul", tu pourrais nous accuser de sombrer dans la caricature.
On va donc se contenter de relever l'esthétisme du film avec une bande originale superbe, des images splendides et un montage ingénieux ponctué de belles trouvailles. Autre indice : on a laissé échappé à plusieurs reprises un rire gras.
Mention spéciale pour les seconds rôles
Avant la projection du film, Nicolas Bedos, qui a co-écrit le scénario et les dialogues, a insisté sur l'épaisseur qu' Alexandre Castagnetti et lui-même avaient souhaité donner aux autres personnages.
Le contrat a été largement rempli : les seconds rôles ne sont pas limités à "servir la soupe" au couple vedette.
Clémentine Célarié, qui interprète la mère de Julie, est d'une justesse confondante en daronne aigrie ( et toi même tu sais qu'on sait de quoi on parle dès qu'il s'agit d'aigreur) avec des répliques de la mort-qui-tue. Elle affiche une haine jubilatoire envers la gent masculine qu'"il faudrait (…) castrer dès la maternelle".
Quant à Jonathan Cohen, qui joue Hugo, le meilleur ami d'Antoine, il est époustouflant. C'est avec un plaisir quasi sadique qu'on suit les amours contrariés de ce boloss au charisme inouï ( Jonathan, si tu lis ceci, que tu es célib' et qu'un jour tu as besoin d'une épaule sur laquelle t'épancher, welcome ). Sa présence relève les scènes les plus anodines. Dernière confidence, il a failli nous arracher une petite larme.
Amour et turbulences
Une comédie d'Alexandre Castagnetti
Avec Ludivine Sagnier, Nicolas Bedos, Clémentine Célarié, Jonathan Cohen
Durée : 1h36
Sortie en salle le 3 avril 2013
Post écrit avec "The more I see you" ( extrait de la BO) en boucle dans les oreilles.
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