Cette année c'est mon année : assertion volontariste proclamée entre la fin décembre et la mi-janvier pour conjurer le sort. Si cette année doit être ton année, c'est qu'à priori l'année écoulée n'a pas été la tienne. De qui a-t-elle été l'année alors ? Te l'aurait-on volée, début janvier, quand tu avais le dos tourné, le coeur encore imbibé de bulles et le cerveau étourdi de belles résolutions ? Ou l'as-tu égarée en cours de route, trop occupé à garder la tête hors des sables mouvants qui se sont étalés de semaines en saisons ? Se pourrait-il que tu aies vécu une année par procuration ? Tel un Mime Marceau maladroit ? "Vivre son année parce que toutes les autres sont déjà prises"... c'est plus facile à dire qu'à faire, n'est-ce pas ? Mais... est-ce que le mantra "cette année c'est mon année" ne révèlerait pas en définitive une croyance en un système de loterie nébuleux qui voudrait qu'au 1er de l'An, un seul d'entre nous, l'Élu, ait la chance de revendiquer l'année comme étant sienne ? Dans ce cas, à combien d'années bien à nous, aurions-nous droit au juste ?
Je vous propose de partager tous ensemble l'année 2020 et les joies et combats qui viendront avec. En revanche, les bolos et leurs ondes négatives, on les enterre avec 2019 !
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