Bonne année : suremployée par une foule sentimentale (et superstitieuse) qui a soif d'idéal (et de journées radieuses), cette formule ne possède malheureusement aucun pouvoir magique, c'est-à-dire aucun pouvoir effectif. Les adeptes de la prophétie autoréalisatrice soutiendront le contraire en évoquant le pouvoir créateur de la parole. Fariboles ! Même les incantations les plus ardentes restent impuissantes face au nouvel an. Les travaux de Pierre Desproges l'ont bien démontré : "Sur cent personnes à qui l'on souhaite bonne année, bonne santé le 1er janvier, deux meurent dans d'atroces souffrances avant le pont de la Pentecôte"*. Et c'est sans compter les ruptures, licenciements, banqueroutes et autres accidents de la vie qui peuvent faire basculer une année correcte en année de la lose du jour au lendemain.
À noter que de nombreux dissidents refusent d'honorer cette tradition, estimant qu'un poing belliqueux brandi vers le ciel ponctué d'un "bon courage", bien déter -comprendre : aboyé avec conviction et postillons-, sont nettement plus appropriés pour affronter l'année qui arrive.
*L'hécatombe de stars début 2016, on en parle ?
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