Tout tout tout, vous saurez tout sur l'intestin !
Merci qui ? Merci Giulia Enders. Grâce à cette jeune Allemande doctorante en médecine et à sa soeur Jill qui a illusté le livre, cet "organe mal aimé" n'aura plus aucun secret pour le grand public. Plus qu'un simple ouvrage de vulgarisation, il s'agit d'une véritable Bible de la cuvette qui est aujourd'hui à notre dispoition, c'est le sésame de nos entrailles, un guide de "topics" insolites pour relancer une conversation (ou pas) !
L'énigme de la cuvette enfin résolue ?
On pourrait effectivement penser que l'auteure aura levé le voile sur tous les mystères qui entourent la cuvette. Mais c'est mission impossible, l'énigme de la cuvette étant l'oeuvre de toute une vie. Giulia Enders s'est attachée brillamment à la partie scientifique (si l'aspect sociologique t'intéresse, tu peux aller voir là, là, ou encore ici) et nous fait des révélations qui vont changer notre vie.
Ainsi, le chapitre un, consacré à la "mécanique" de notre appareil digestif, évoque "l'art du bien chier en quelques leçons".
Pourquoi certains d'entre nous forcent-ils sur les cabinets jusqu'à en attraper des hémorroïdes ou une diverticulite (maladie inflammatoire de l'intestin) ? Ces maux ont plusieurs origines mais l'un des problèmes clefs est que nous sommes mal assis !
Les cuvettes que nous utilisons ne nous permettent pas d'aller à la selle de façon optimale car dans cette position, le canal intestinal forme une courbe qui ralentit "la circulation". "La population qui s'accroupit pour faire ses besoins (soit 1,2 milliard d'êtres humains) ne souffrent que très rarement de ces maux", explique Giulia Enders.
Pour ceux que ça dérange de creuser un trou au fond du jardin ou qui ne veulent pas démonter leur belle cuvette pour installer des toilettes turques, pas de panique ! L'auteure nous conseille de glisser un petit tabouret sous nos pieds et de pencher légèrement le buste en avant.
Un sujet qui passionne les foules
Si cet ouvrage rencontre un tel succès (près d'un million d'exemplaires vendus en Allemagne et publié dans une trentaine de pays) c'est parce qu'on est tous curieux de comprendre ce qui se trame "à l'intérieur". On a trop souvent l'impression que notre ventre abrite un locataire clandestin qui se rendrait coupable de nuisances sonores, qui organiserait régulièrement des pogos à en faire trembler les murs et qui, pour parachever ce charmant tableau, ne prendrait pas la peine de descendre ses poubelles.
Dans un sketch, Florence Foresti expliquait : "Les filles, ça a toujours mal au ventre. (...) Ca a mal au ventre parce que ça mange plus". Avec le recul, cette tirade n'était peut-être pas une allusion à la dictature de la minceur, mais à une technique quelque peu extrême pour ne plus avoir à subir les outrages causés par l'intestin et pour éviter une fois pour toute de faire popo, un acte dégradant au possible pour qui convoite le statut de Princesse en Chef. La fille qui "ne mange plus" peut également être victime de ce que l'auteure appelle "le syndrome de bcpmc" (berk, c'est pas ma cuvette") et se retrouver constipée comme une chèvre naine qui aurait bouffé trop de papier journal.
Quoiqu'il en soit, nul n'ignore aujourd'hui que le ventre est notre deuxième cerveau et qu'à ce titre, il convient de prêter attention aux signaux qu'il nous envoie.
Le charme discret de l'intestin est une merveille. Ce texte dense aborde avec beaucoup d'humour et de légèreté les sujets les plus intimes et les moins glamour. Giulia Enders y livre de précieux conseils pour améliorer notre alimentation et nous permettre de nous réconcilier enfin avec notre boudin. C'est une superbe idée cadeau, surtout avec le marathon de la ripaille qui commence dès ce 24 décembre pour s'achever en janvier devant une galette des rois bien grasse.
Bonne fête à tous, et aimez votre intestin, il vous le rendra bien !
PS : Ca m'a donné envie de revoir tous les épisodes de "Il était une fois la vie" ;-)
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