Voilà un hashtag qui m'a laissée perplexe au début. Comment ne pas avoir un chouia les chocottes après la boucherie de vendredi dernier ? Déjà qu'avant, tu serrais les fesses à l'idée de te confronter aux harceleurs, qu'ils opèrent dans la rue, dans les transports ou dans les supermarchés. Que tu étais un peu agoraphobe sur les bords. Que tu avais du mal à sortir de ton lit et maintenant... maintenant, tu as du mal à sortir de chez toi car tu risques de te faire canarder si tu assistes à un concert et qu'aller boire un verre dans un bar est devenu un acte de résistance !
Et si on n'a pas une âme de résistant, on fait comment ?
J'ai beau être le porte-parole officiel (et autoproclamé) des vieilles carnes increvables, je peux difficilement faire ma maligne sur les réseaux sociaux, comme les copains. Etant donné que j'ai un karma moisi, je prends mes précautions : je veux bien être courageuse mais seulement en cas de force majeure.
Aussi, écoute-moi bien (j'ai envie de faire ma commandante ce matin) : les #Tousaubistrot #Jesuisenterrasse, #Mêmepaspeur, #Capoupascap #Nananananair... c'est #Sansmoi #Notinmyname #Icanthereyou #Mêmepasenrêve #Jaimeraisbienfinirderangermonbordelavantdepartirenconfettis.
Voilà. Pour faire valoir ce que de droit.
Et puis entre nous, ça m'étonnerait que nos petites bravades impressionnent les jihadistes... surtout s'ils nous ont vus détaler comme un troupeau de cabris sous Guronsan aux premières explosions de pétards, dimanche dernier, Place de la République. (J'aurais fait pareil si j'y étais allée) (quoique non, parce que même si j'aurais pu, j'aurais pas venu).
Etre heureux malgré tout
Ceci étant dit, il va bien falloir réapprendre à vivre et à rire. Même si on n'est pas d'humeur. Même plongé en plein deuil. Essayer d'être heureux à nouveau. Et si certains ont besoin de répéter en boucle des "NotAfraid", pour y parvenir, soit. C'est une méthode d'autosuggestion positive comme une autre.
L'année dernière, j'avais pu voir à la Gaïté Lyrique l'exposition de Stefan Sagmeister sur le bonheur "The Happy Show". J'en étais ressortie enchantée. L'idée, c'est que le bonheur se travaille, un peu comme un muscle.
Petit récap en images
Ce schéma rappelle que nos conditions de vie n'impactent qu'à hauteur de 10% notre bonheur (excellente nouvelle). En revanche, il dépend de nos gènes à 50 % (moi et mon karma moisi, on part avec un lourd handicap) et à 40% de nous, de nos choix, de nos activités.
La recette du bonheur selon Stefan Sagmeister : s'affirmer, avoir du culot, demander pour obtenir, ou encore vivre l'instant présent.
Un dernier graphique sur ces activités qui nous procurent de la joie
Pour résumer, fréquenter nos voisins nous ferait plus plaisir que de voir nos potes (?), regarder la télé nous rendrait complètement neurasthéniques. Sans surprise, faire l'amour nous ferait beaucoup de bien au moral mais pas autant que d'assiter à ... un office religieux.
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