Hein ? Quoi ? What the fuck ?!
Qand tu entends sur ton répondeur la voix de cet inconnu qui t'affirme que tu viens de le contacter pour une soirée à trois et qu'après avoir pris le temps de la réflexion il est partant, les points d'interrogation et d'exclamation se bousculent dans ton cerveau au bord de l'implosion. Tu cherches désespérement à comprendre : qu'est-ce qui se passe dans l'espace ? Il s'est cru au bureau des rêves My Million ou bien ?
Sûr de son coup et de son numéro, l'individu a quand même laissé trois messages.
Le premier était lourd d'une attente frémissante. Au deuxième, la tension est à la limite du soutenable : "Bon ben vous ne m'avez toujours pas rappelé - bruit étouffé de lutte avec le téléphone et grommellements : "mais comment ça marche ce machin?" (enfin... je présume qu'il s'agissait du téléphone, mais peut-être qu'il "préparait le terrain" avec des gadgets érotiques). Troisième message, la voix graveleuse est empreinte de dépit. "J'attends votre réponse, je sais pas ce que vous voulez faire. Moi, ça fait trois fois que je vous rappelle".
Je reste perplexe : ne prend-on pas plus de pécaution quand on cherche à conclure ce genre d'"affaire" ? C'est un peu comme si au moment de booker ses rendez-vous pour DSK, Dodo la Saumure se trompait de numéro, appelait la rédaction de BFM à la place et balançait tout de go : Hey DSK, j'espère que Francis* pète le feu. Demain, il y aura de la raie** en veux-tu en voilà !
C'est invraisemblable, tu en conviendras.
Alors bien sûr, j'ai pensé à un canular. Et au Malin aussi.
Parce qu'il faut savoir que j'ai reçu ces messages au cours d'un week-end que j'ai passé dans un monastère, pour une retraite, histoire de me reconnecter avec moi-même et avec Dieu.
Ayant coupé mon téléphone dès le vendredi, j'ai buggé en découvrant le contenu de ma boite vocale, le dimanche soir. Corsé, le retour à la vie civile !
Et c'est pas fini !
L'inconnu m'a recontactée avant-hier :
"Oui re-bonjour, vous m'avez appelé tout à l'heure, bon ben je vous ai fait croire que vous vous étiez trompé et c'était pas vrai parce que j'avais un copain à la maison alors si vous pouviez me rappeler ce serait bien hé hé, allez à plus".
Là, je me suis dit que je devais mettre un terme à ce vaudeville de toute urgence et jai donc envoyé un sms au libertin pour expliquer qu'il y avait erreur sur la personne.
Le message n'a manifestement pas été compris puisque j'ai eu droit à un nouveau coup de fil, hier soir. On est en plein carême, mec, merde à la fin ! Cette fois, j'ai décroché. S'en est suivie une conversation surréaliste. Le fait que je ne sois pas "la femme du mari" qui proposait la petite sauterie n'a pas semblé le troubler outre mesure. Il m'a exposé en "toute honnêteté" ses projets et ses difficultés à entrer en contact avec ses -peut-être- futurs compagnons de jeu. J'ai eu beau lui répéter qu'en tout cas, "pour le plan à trois, c'est pas ici que ça se passe", il m'a abreuvée de détails et a essayé de faire sa victime : c'est sûrement un tour de ses vilains voisins qui le jalousent depuis qu'il a hérité de son père.
Mouais, eh bien chacun sa mouise. Monsieur va certainement continuer à rêver de son plan à trois.
En ce qui me concerne, dès demain je fais tremper mon téléphone dans de l'eau bénite.
* Francis, surnom de la zézette de DSK selon Les Guignols
** J'imagine, peut-être à tort, que ces gens-là ont une prédilection pour le champs lexical de la poiscaille.
Commenter cet article