Le passe vaccinal : la liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres

Avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit récap s'impose car ces derniers jours, il y a eu beaucoup de tapage autour du le passe vaccinal.

C'est quoi ?

L'ancêtre du passe vaccinal est le passe sanitaire, l'un comme l'autre étant également connus sous le sobriquet peu glorieux de Passe de la Honte. C'est un laissez-passer qui donne accès à certains lieux et certaines activités. Comme un passe VIP, oui. Il s'obtient en échange d'un nombre variable de doses vaccinales à se faire injecter selon un calendrier bien précis. En cas de non respect des date de rappel, le passe devient  invalide et le schéma vaccinal est à reprendre à zéro.

Pourquoi ?

Le passe vaccinal a la même fonction que le passe sanitaire : officiellement minimiser les risques de contaminations, officieusement exclure. Car on sait depuis le printemps 2021 que les vaccins anti-Covid n’empêchent ni de contracter le virus, ni de le transmettre. Par ailleurs, le Macron lui-même a reconnu que les mesures restrictives avaient pour objectif d'emmerder les non-vaccinés. 

Quand et comment ?

Le passe sanitaire a donc fait son apparition en France à l'été 2021 pour obliger (il y en a qui persistent à dire "inciter", je ne sais pas pourquoi) la population à se vacciner massivement, en mode "pas de vaccin, pas de vacances". Censé durer jusqu'à la fin du mois de septembre, il a été étendu jusqu'à la mi-novembre puis jusqu'à l'été 2022. Entretemps tada ! le passe vaccinal a fait son apparition. C'est simple, c'est comme le passe sanitaire mais en pire. Car il ne permettra plus de faire un test PCR pour... avoir une vie sociale. En même temps, depuis que les tests sont devenus payants et que leur validité a subitement chuté de 3 à 1 jour, je me demande si ça intéresse beaucoup de non vaccinés de se faire trifouiller le nez juste pour se faire une toile... Même si c'est précédé d'une sortie au musée et suivi d'un diner, puis d'une virée en boîte. Ou peut-être que si ?

Jusqu'à quand ?

AhAh ! Bonne question ! Il y a une réponse officielle, bien sûr, mais on sait que ça risque d'évoluer (et pas forcément dans le bon sens). On peut en revanche parier que si on laisse faire Macron, le passe vaccinal prendra fin quand il ne restera plus aucun non-vacciné sur terre.

Nous sortirons de cette crise en vaccinant la France, en vaccinant le monde. Car le virus ne connaît pas de frontières. Pour aider tous les pays dans cette course, 1 milliard de doses ont été livrées avec Covax. Vacciner, vacciner, vacciner. Avec solidarité. On continue.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 15, 2022

Ça fout les jetons, non ?

Venons-en maintenant au titre de ce post :

"La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres".

Lorsque le gouvernement a compris que certains Français s'opposaient fermement au passe vaccinal en revendiquant leur(s) liberté(s) - celle de refuser une vaccination non obligatoire sans être punis entre autres - il a riposté en les traitant d'égoïstes et en brandissant la maxime : "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres".  Et pan dans les dents !

Cependant, puisqu'il a été démontré que ce passe a pour objectif d'exclure, la formulation la plus appropriée serait : "la liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres".

Pour ceux qui l'auraient oublié, le passe a été vendu l'été dernier comme un privilège : celui de ne pas se faire confisquer sa liberté du jour au lendemain, par un tour de passe-passe sanitaire.

Ça n'a pas enchanté la Défenseure des Droits ni la CLNIL mais leurs recommandations ne valent pas tripette face aux fixettes de Manu Militari. Et attention ! Cette liberté s'est étendue aux frontières du réel : le fameux sésame autorisait à enlever son masque en intérieur ! Magique ! Rappelons qu'à l'époque le port du masque était obligatoire... en extérieur ! Les mecs se sont dit : on va leur faire croire que le passe sanitaire fonctionne comme une cape d'invisibilité ! Si tu l'as sur toi, le Covid ne te voit pas ! Et comme chacun sait : pas vu, pas pris !! 

Perso, j'avais buggé à cette mention spéciale et m'étais dit : "Aaaaah, donc le passe sanitaire, c'est le privilège de se contaminer entre vaccinés avec la  bénédiction présidentielle, en fait !"

Au début je pensais qu'on avait juste affaire à des gens dépassés par la situation, mais avec le recul, je perçois un peu de vice dans tout ça.

Et j'en déduis que pour que les uns puissent jouir de leur vie d'avant (ce miracle annoncé qui n'a jamais eu lieu), il faut que les autres soient amputés de la société, comme on le ferait avec un membre malade. 

C'est pas jojo.

Juste pour info, je vous partage les propos du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal tenus en février 2021, lors d'un live (voir séquence en fin de post) à propos de ce fameux passe.

"Pour revenir sur un débat qu'on avait au début du live,  Il faudra qu'on soit sûr que le fait d'être vacciné empêche d'attraper la maladie et de la transmettre, parce que ce passeport vaccinal il a un sens si on dit : "On rouvre des lieux et on permet à des gens qui ont été vaccinés -qu’ils peuvent prouver qu'ils ont été vaccinés-, d'aller dans ces lieux parce qu'ils sont vaccinés". Et ça a du sens si on est sûr que le fait qu'ils aient été vaccinés empêche de transmettre la maladie. Or, aujourd'hui, comme je disais tout à l’heure, ce dont on est sûr c’est que ça empêche d’avoir une forme grave de la maladie, mais on n'est pas encore sûr à 100 % que ça empêche de la transmettre”.

Savoureux, non ? 

Alors, oui, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis mais je précise à tout hasard que le 11 janvier dernier, l'Organisation mondiale de la santé a estimé "que des vaccins contre le Covid-19 ayant un impact élevé en matière de transmission et de prévention de l'infection, en plus de prévenir les formes graves de la maladie et la mort, sont nécessaires et doivent être développés". 

Doivent être développés : Ce qui veut dire que ces vaccins ne sont pas encore développés. Par conséquent, ce n'est pas faire de la désinformation ou nuire à la nation que d'affirmer que les vaccins dont on dispose aujourd'hui n'ont pas un "impact élevé en matière de transmission et de prévention de l'infection".

De plus, l'OMS a prévenu qu'"une stratégie de vaccination basée sur des rappels répétés des premiers vaccins a peu de chances d'être appropriée ou viable" contre la pandémie. 

Voilà voilà. Après c'est juste histoire de dire, parce que Manu le Malin et sa bande, semblent traiter l'OMS avec la même considération que la Défenseure des Droits et la CNIL.

Si Gabriel #Attal, au nom de son maître défend mordicus le #PassSanitaire, il n'en allait pas de même en février 2021...
Le passe sanitaire a du sens si on est sûrs que le vaccin empêche de transmettre la maladie. Mais ce n'est pas le cas... pic.twitter.com/KFFQ29KtSY

— Barbara78 (@dragonduclos) November 3, 2021